Liste des contributions des membres d’Essaim freudien.

Les contributions

Obsessions héroïques : vie appauvrie et fiction compensatoire

Obsessions héroïques : vie appauvrie et fiction compensatoire

L’obsessionnel ne fuit pas la mort. Il la nie. Il ne se détourne pas du tragique de l’existence, il le désamorce, l’anticipe, l’aseptise. Le paradoxe de cette position tient à ceci : à force de vouloir sauver la vie, il la rend inhabitable. À force de vouloir tout maîtriser, il s’empêche de vivre. Il ne fait pas l’économie de la souffrance, mais celle du risque. Le sujet obsessionnel est celui qui, dans sa tentative de se préserver, organise méthodiquement son appauvrissement.

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Monsieur Loyal ou l’impossible sortie du cirque

Monsieur Loyal ou l’impossible sortie du cirque

Dans le grand chapiteau de l’existence, nul ne prend la parole sans d’abord saluer celui qui l’organise. Il est là, toujours, invisible mais présent : Monsieur Loyal. Ce maître de cérémonie, c’est le Père, non pas celui de chair et d’os, mais celui qui fonde l’ordre symbolique, le surmoi en redingote, qui désigne la piste, fait entrer les fauves, appelle l’acrobate au silence. Tuer le père revient à faire taire ce Monsieur Loyal, à vouloir faire effondrer le chapiteau tout entier.

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Répéter pour rester loyal : une lecture freudienne du social

Répéter pour rester loyal : une lecture freudienne du social

Pourquoi les Noirs sont-ils surreprésentés dans les prisons américaines ? Pourquoi les enfants d’ouvriers peinent-ils, génération après génération, à se soustraire à la relégation scolaire ? Pourquoi certains groupes, minorités visibles ou symboliques, semblent-ils toujours « tomber » dans les pièges que l’ordre social leur tend, comme s’ils y étaient attendus ?

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Possession : la phobie comme rebut de l’obsession

Possession : la phobie comme rebut de l’obsession

On a trop souvent regardé la phobie comme un symptôme primitif, presque puéril. Le petit garçon qui ne veut pas sortir à cause des chiens. La jeune femme qui évite les tunnels. L’homme d’affaires qui panique en avion. On rassure, on explique, on prescrit. Et l’on passe à côté de ce que la phobie révèle — ou plutôt, de ce qu’elle dément.

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« Je m’en bats les couilles » : clinique d’un sujet désamarré

« Je m’en bats les couilles » : clinique d’un sujet désamarré

Il n’est rien de plus efficace pour dé-subjectiver un être humain que de lui coller un numéro. C’est une vérité sinistre que les nazis avaient bien comprise : en gravant une suite de chiffres sur l’avant-bras, on ne désigne pas une personne, on annule un nom, un visage, une histoire. La numérotation, loin d’être neutre, opère une réduction violente : celle d’un sujet à une position comptable dans un dispositif de contrôle.

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Le silence des chiffres et la régularité du désastre

Le silence des chiffres et la régularité du désastre

Dans l’expérience quotidienne, chacun se vit comme un être singulier. Singulier dans ses choix, dans ses désirs, dans ses errements. La psychanalyse, en ce sens, ne traite jamais que du cas par cas : elle ne connaît ni normes, ni groupes, ni classes — elle accueille un sujet à chaque fois inédit, traversé de symptômes qui ne relèvent d’aucune moyenne. Et pourtant, ce même sujet entre malgré lui dans des régularités collectives qui défient toute prétention à la liberté : régularités de comportement, d’achat, de vote, de sexualité, de maladie, de décès.

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Les structures pas si élémentaires de la parenté

Les structures pas si élémentaires de la parenté

Dans une interview récente, une psychanalyste se réclamant de Lacan, et dont je ne citerai pas le nom, rappelle au journaliste ce que sont les « structures élémentaires de la parenté ». Mais ces structures sont-elles si élémentaires qu’on le prétend ? La référence à l’œuvre de Claude Lévi-Strauss, notamment dans Les structures élémentaires de la parenté (1949), a souvent conduit à cristalliser la parenté dans un modèle universel de l’interdit de l’inceste et de l’échange des femmes. Mais Freud, dans une lecture plus clinique que structuraliste, montre que ces structures dites élémentaires sont traversées par le désir, le fantasme et le symptôme.

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De Freud à Lacan : de la lettre au chiffre !

De Freud à Lacan : de la lettre au chiffre !

Lu dans le journal cette semaine :
« Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. »
Une phrase sèche. Dure. Un constat glaçant. Elle fait partie de ces formules que l’on entend régulièrement dans les médias, scandées comme un mantra de la conscience civique. Elle est proférée comme un cri — pour réveiller, pour alerter. Mais si l’on se demande ce qu’elle dit véritablement, on se rend compte qu’elle n’est pas si simple.

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“Tout rêve est réalisation de désir.”

Sigmund Freud